Un peu de gris, un peu de pluie
et c’en est déjà presque trop
il faut chanter si bas pour t’endormir
Circé au bord des larmes
frêle et fragile comme tu l’es
parfois je me demande
d’où te viennent ces larges richesses d’ombre
et dans quels jeux silencieux tu t’égares
avec cette soie dévidée dans le noir
sans doute ne sais-tu pas toi-même
pour quelle lumière inconcevable
tu as préparé tant de nuit
auberge aveugle du chagrin
ouverte et jamais pleine
mon beau bémol
ma douce haine
ton secret, tes couloirs
tes veines
où j’habite et retiens ma voix

Love song I. Nicolas Bouvier. Nakano-ku, Tokyo, février 1965.