Enfin il pleut. Crépitement de l’eau sur les dalles du trottoir, cris joyeux d’enfants surpris par l’averse, longues éclaboussures des voitures sur la chaussée. Tout se rafraîchit. Il ferme les yeux. Si la pluie pouvait tout dissoudre, tout mélanger… les couleurs des façades, le galbe des statues, la boue du fleuve, les encadrements de pietra serena, les particules de son corps et les os de son crâne… en faire une pâte informe… Comme il aimerait se fondre dans cette matière terreuse, indistincte, faire partie d’un tout sans devoir porter ses particularités d’individu, sa charpente trop haute, ses mauvais rêves…

 

Texte écrit pour l’atelier d’été 2018 de François Bon – Tiers Livre : Construire une ville avec des mots.
Proposition #8 :  
il pleut