Je te laisse, le ciel m’aspire, ne me transperce pas de tes yeux perdus,
ne me retiens pas avec ton corps dégingandé, le ciel m’aspire,
les rues quadrillent l’espace, les toits de briques superposées,
tous ces toits orangés, ces toits qui s’éloignent et le fleuve serpent jaune
et la coupole écarlate du Duomo et la foule inondant la place des fleurs
et toi qui a disparu, minuscule silhouette noire, patte de mouche insignifiante,
désormais invisible… Maintenant la città se dessine comme une carte,
comment faisaient-ils les cartographes avant l’ornithoptère, avant les montgolfières,
les satellites, comment faisaient-ils  pour dessiner les fleuves, pour dessiner les côtes
et les villes vues d’en haut où ils n’avaient jamais été ?

 

 

 

Texte écrit pour l’atelier d’été de François Bon – Tiers Livre : Construire une ville avec des mots.
Proposition #4 :  et si on était projeté, mais toujours en regardant se même point, loin vers l’arrière, ou n’importe quelle autre direction, et qu’on verrait de bien plus loin tous ces éléments restés dans le souvenir (et uniquement par ce qu’on en retrouve mentalement).