Il fait froid. La petite place est vide. Les dalles de pierre irrégulières absorbent le bruit des pas. Le sol est légèrement incurvé. Les immeubles bas sont serrés les uns contre les autres, leurs volets de bois peints en gris sont clos, leurs façades jaunes et silencieuses. Sur la gauche, un bâtiment un peu plus haut, un ancien palazzo, lui aussi fermé. Un sachet de papier froissé poussé par le vent file sur quelques mètres, se soulève et puis retombe. Quelques flaques d’eau reflètent la clarté de nuages blancs qui se disloquent. Il a plu cette nuit. La haute porte du vieux palais s’ouvre pour laisser passer une voiture rouge. Le ciel s’éclaircit. Grand calme.

 

Texte écrit pour l’atelier d’été de François Bon – Tiers Livre : Construire une ville avec des mots.
Proposition #2 :  à nouveau cette problématique du retour, quel que soit le lieu qui provoque cette intensité de souvenir ou d’émotion, mais on gomme le narrateur, on ne retient que l’image fixe devant soi, si possible sous forme d’un paragraphe monobloc.