
arborescences
Les troncs nus dessinent des courbes sinueuses, parfois des arabesques qui se détachent sur le ciel d’hiver aujourd’hui rayonnant. Les couleurs s’échauffent, s’intensifient, on ne peut plus se contenter de lignes seulement monochromes. Il faisait si doux ce soir en longeant les allées du parc que j’ai pensé aux hérons en me demandant s’ils n’allaient pas bientôt revenir. Tout juste. En descendant vers le lac, j’ai aperçu au sommet d’un piton rocheux un énorme héron qui trônait dans les derniers rayons du soleil. Sa Majesté. Il est resté là, surplombant le lac, regardant aux alentours, tout le temps de ma conversation avec Marc. Quand j’ai raccroché, le haut du piton était passé à l’ombre mais le héron restait toujours perché. Je n’ai pas cessé ensuite de photographier des arbres, leurs branches en pensant que d’ici un mois on ne verra plus aussi nettement leurs tracés. Et j’ai joué à les décolorer, à les recolorer à ma guise selon les possibilités que m’offre mon téléphone (à défaut de la précision et de la profondeur de champ que me donnerait un vrai appareil photo).