
魚 上 氷 – Uo kôri o izuru
Je n’avais pas revu M. depuis notre ballade jusqu’à Pantin en octobre dernier. Nous nous retrouvons pour aller voir l’exposition de Boltanski, Légèreté des Ombres, au centre d’hébergement d’urgence d’Emmaüs du 11ème arrondissement. Un bénévole guide nos pas. L’exposition n’est pas très vaste mais l’initiative est heureuse car elle attire ici un public qui ne viendrait pas autrement et permet un contact même mince entre des populations très différentes. Nous marchons ensuite le long du canal Saint-Martin. Alors que les poissons jaillissent de la glace *, le soleil a refait surface depuis ce matin. Il éblouit nos yeux. Nous nous arrêtons dans un petit salon de thé algérien qu’elle connaît. Une splendide chatte rousse est la star de ce lieu où des passants entrent rien que pour la saluer et la photographier. M. me parle de ses beaux-parents, de leur générosité.
Au parc je photographie les reflets du ciel dans le lac. Un silence m’a envahi. Depuis fin janvier, je n’ai plus le cœur à poster même quelques photos sur Instagram. Comme beaucoup, je suis sidérée par la violence des paroles et des actions du President elected et de sa clique, par la montée en puissance de l’Internationale fasciste. Par notre impuissance collective.
Comme Alice est partie dans le Gers, j’entame une semaine de travail beaucoup plus intense sur K., sur le chapitre 4 où vont s’imbriquer des scènes, des lieux, des personnages dans la continuité de l’atmosphère et du déroulement du chapitre 2.
* Toujours selon l’antique calendrier japonais.