“Lorsque l’horizon infini se dévoila de nouveau, entre 83° et 84° de latitude, nous sûmes que nous avions atteint le glacier Beardmore, la plus vaste vallée glaciaire en ce monde, où la mer gelée venait battre sur une côte sombre et montagneuse. Nous abordions enfin le monde blanc et mort depuis des éternités du Sud ultime, et c’est en apercevant, loin à l’est, nous surplombant de toute sa hauteur à plus de cinq mille mètres, le pic du mont Nansen que nous nous en rendîmes compte.” p.27

“Les montagnes lointaines flottaient dans le ciel comme des villes enchantées, et souvent ce monde blanc se dissolvait tout entier dans un rêve d’or, d’argent et d’écarlate à la Dunsany, nous noyant dans les miracles de l’aventure sous le bas soleil de minuit. Quand le ciel se couvrait, il nous devenait considérablement difficile de voler, tant la terre enneigée et le ciel avaient tendance à se fondre dans le même vide opalescent et mystique, sans que rien à l’horizon ne distingue plus leur jonction.” p.29

Début de voyage sidérant dans les Montagnes de la folie de H.P. Lovecraft, traduction de François Bon. (je fais une petite pause dans l’intégrale Dostoïevski)