les lentilles d’eau

En attendant Alice pour aller déjeuner, je relis les Cinq poèmes sur la villa du Val des nuées de Huangfu Yue de Wang Wei et ne résiste pas à l’envie de les recopier tous à la main sur mon carnet de bord et de recopier ici le dernier des cinq.

L’étang aux lentilles d’eau

au printemps l’étang est large et profond
j’attends le retour de la barque légère
lentement, lentement les lentilles d’eau se rassemblent
le saule pleureur les balaie, à nouveau les éparpille

Wang Wei. La villa de la rivière Wang.

Les lentilles d’eau me font immanquablement penser à l’Evre de Julien Gracq, petit affluent inconnu de la Loire, dont elles recouvrent la surface d’une pellicule verte, d’un vert quasi fluorescent. Je me rappelle que quelques mois après la lecture des Eaux étroites, nous avions fait en famille une partie du parcours de la Loire à vélo. Nous avions trouvé l’Evre près de Saint-Florent le Vieil (la maison de Gracq n’était pas encore aménagée pour des résidences d’écriture) surgissant en quelques modestes retenues d’eau entièrement recouvertes de lentilles.

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