nu de L.
frottant, savonnant membres, saillances, creux, renflements, fentes, cavités savonnant de nouveau la peau lisse satinée la frottant rudement impossible effacement la sensation du shampoing liquide sa fraîcheur sur le cuir chevelu malaxé par les doigts pétrissant l’épaisseur des cheveux dans la mousse les yeux fermés sous le jet chaud de la douche qui emporte les rigoles savonneuses sous la longue serviette enveloppée, quelques gouttes glissent jusqu’aux chevilles, mouillent le tapis de bain s’essuyant entrouvrant légèrement le tissu éponge laissant refléter dans le miroir embué le ventre doux, la rondeur d’un sein déjà trop ne se regarde jamais entièrement nue ne veut pas voir sa merveilleuse nudité n’existe que morcelée essorant ses longueurs de cheveux dans une autre serviette la tête penchée en avant les pieds un peu en dedans séchant soigneusement les humidités résiduelles vaporisant une fraîcheur d’agrumes au creux des aisselles puis dans la pénombre de la chambre sans miroir laissant glisser la serviette sur une chaise enfilant culotte et brassière sur le lit les vêtements neufs tunique blanche – pantalon noir – veste anthracite un uniforme de bureau sur la table de chevet des anneaux d’oreille et un comprimé blanc sécable observant sa tenue devant le miroir de la salle de bain démêlant les cheveux les attachant en queue de cheval soulagée par son allure anonyme et par la veste dissimulant les formes elle dépose une ombre irisée au bord de ses paupières insère les anneaux dans le trou de ses lobes avale le comprimé entier et se regarde dans les yeux esquisse un sourire résolu sera à la hauteur, honorera ceux qui lui font confiance