exils

– Le départ depuis Phan Thiét, peut-être, sur la Mer de Chine Méridionale.
– Toutes les économies, des billets roulés pour les passeurs.
– Sur le sampan deux cents cinquante personnes – hommes et femmes accroupis, enfants blottis.
– Elles, trois sœurs.
– Les garde-côtes prévenus par les passeurs.
– Des pirates derrière les premières îles.
– Tenir le cap, toujours vers l’Est.
– Au large de Haïnan.
– Bientôt la mer grosse, la houle, les averses tropicales.
– Qui sait naviguer en pleine mer ?
– Six nuits, cinq jours de mer, plus de nourriture.
– Rien n’arrive à sécher.
– Un paquebot à l’horizon.
– Une nuit, les lumières d’une Skyline au loin.
– Le matin, Victoria Harbour.
– La police de Hong Kong, les camps.
– Le transfert sur Hei Ling Chau ou Chimawan;
– Les longs mois dans le camp, la promiscuité, les cours de français.
– Le transfert vers un camp de transit à Kowloon.
– Bientôt le départ pour le Canada
– Un mois plus tard, les nouveaux arrivants ne seront plus considérés comme réfugiés mais comme immigrants illégaux.

[…] je n’ai plus d’élèves, en tout cas momentanément. La nouvelle a été brutale : Hei Ling Chau devient un centre de détention des nouveaux arrivants vietnamiens qui ne sont plus considérés comme réfugiés mais comme immigrants illégaux et ceux qui étaient à Hei Ling Chau ont été transférés sur un autre camp à Kowloon […] Relu dans une lettre de C, 23 juin 1988