écrire

Le matin, pas encore six heures, quand silence, quand seule, ouvrir l’ordi, un thé infuse, les premiers mots, les premières phrases sur le clavier, sous une fraîcheur d’esprit, éveil, se lancer, ne pas s’arrêter, laisser les choses se faire, décanter, projeter les images internes, partir dans le flot des mots, se fondre dans leur sonorité, buter sur le sens, les sens, les réfléchir, se promettre d’y réfléchir plus tard, plus profondément, rester dans le flux, les yeux à demi fermés parfois, l’importance du premier flux, buvant le thé, suivre un déroulement, un autre, des ramifications, voir à peine les mots s’imprimer sur l’écran, capter un arrière-fond du monte, essayer, certains matins ne pas ouvrir l’ordi tout de suite, besoin d’un silence plus profond, ouvrir un livre, souvent poèmes, souvent recopier quelques lignes à la main, prolifération des carnets, recopier, le bruit du stylo sur la page, la concentration particulière de l’écrit-main, intense, y reviens depuis trois quatre ans, après des années de tout ordi-tél, d’autres matins encore, toujours tôt, avant l’ordi, quand la tête confuse, quand l’écrire peine, barbouiller des notes sur le carnet, essayer d’éclaircir, de creuser…