dans une obscurité d’écailles

JE chassé de la trame obscure      NUIT d’été que tu imaginais douce
que tu voulais refuge avais tant besoin du refuge de la NUIT
es-tu si fragile pour te retrouver au bord des YEUX aveuglée
quand NUIT noire NUIT profonde ne veut plus de toi CORPS étanche
et s’il n’y a plus de JE y aura-t-il encore un TU     pour te parler
pour te prendre dans ses bras et te consoler       non plus de TU
une fois le JE viré hors le CORPS de la NUIT reste l’impersonnel
le dessaisissement la NUIT n’englobe plus le corps le laisse idiot
incapable de plonger dans les rêves de s’absenter à soi-même
il n’y aura plus de TU      juste elle      détachée du CORPS
elle impersonnELLE     il fait froid dans cette NUIT d’été
qu’elle imaginait douce qu’elle voulait refuge    avait tant besoin
d’un refuge NUIT est-elle si peu résiliente  JE viré de la NUIT
et le CORPS inapte à se fondre dans ses porosités à être absorbé
dans les rêves le sommeil alors se retrouver au bord des YEUX
sans savoir si ouverts si fermés quand noire la NUIT profonde
ne veut plus de toi CORPS étanche     imbécile tourné d’un côté
de l’autre retourné avec un semblant de JE qui remue dans la tête
des idées toxiques gangrenant l’esprit ou ce qui en reste multitude
d’inutiles pensées incapables de dénouer le poids qui oppresse
la poitrine   quand la NUIT enfin l’engloutit un boa restrictor l’avale
plongée dans une obscurité visqueuse d’écailles      plutôt ce précipice gluant
avec au bout peut-être une renaissance     plutôt cette épreuve que le vide
sans écho       alors se pencher au bord de la NUIT se risquer       tenter sa vie
sinon qui portera le poids de ton JE   le noir de ta NUIT