dire l’état du monde
Dire l’état du monde aujourd’hui les mots me manquent
ils manquaient déjà hier les mots pour dire l’innommable
de la violence des hommes de notre instinct de mort
les mots des autres me pensent la voix de Duras
dans le Camion Que le monde aille à sa perte,
qu’il aille à sa perte c’est la seule politique
et aussi la joie illogique irrationnelle de La force majeure de Clément Rosset. En l’absence de toute raison crédible de vivre, il n’y a que la joie qui tienne, précisément parce que celle-ci se passe de toute raison.
Tout espoir sera vain.
Perçois les vibrations du sol.
Entends les voix.
Pousse ton propre chant
dans le concert du monde.
Même s’il est inaudible.
Tu sais qu’il est inutile de crier.
Tu sais que le rêve est un poison mortel.
Retiens ces mots, répète-les
quand tu te perdras.
V. DALVISE