relire Ubik

Se réveiller ce premier jour de l’année dans un quartier de l’Ouest où l’on va rarement, ayant laissé l’appartement aux filles et à leurs amis pour la soirée et la nuit. Déambuler sur la promenade centrale d’un long boulevard puis dans les rues perpendiculaires à la recherche d’un bar ouvert. En vain, nous ne boirons pas de café avant de filer à Vincennes pour aller voir The card counter au cinéma.

Comme souvent après avoir accompagné Alice à Montparnasse, je descends une partie de la rue de Rennes et bifurque vers Saint-Sulpice pour aller au Jardin du Luxembourg, marchant dans les allées désertées sous la pluie. Les terrains de tennis détrempés où rôde comme une présence d’Anne-Marie Stretter. Avant j’avait fait un détour à la fnac pour acheter Ubik que je relirai plus rapidement en français que dans la version originale.

Reprendre le chemin du dojo, la préparation du corps, le travail interne, concentré, pour enlever les mouvements parasites, affiner la conscience du corps, étendre sa posture… un lent et humble travail de modification. Et le sommeil compact qui prend corps et rêves dans la nuit qui suit.

Relire Ubik tant d’années après : je ne me souviens plus précisément de l’histoire, mais je retrouve l’ambiance, la déformation de l’espace-temps et les questions qui m’agitent en ce moment. Un peu de soleil au parc, sur ses hauteurs où regarder la ville derrière les arbres.

 

Impossible de travailler avec un masque dans la séance de préparation de grades, le rythme est trop intense, attaques, chutes, attaques, chutes… heureusement nous sommes peu nombreux, mais le risque est là avec l’envolée inouïe des contaminations.

Je termine la lecture d’Ubik, avec toujours ce regret de quitter un livre dans lequel j’ai eu beaucoup de joie à replonger. Peu à peu, comme à l’arrière-plan de ma conscience, je sens que des idées se forment sur le principe organisateur que je cherche pour relier les îlots de L.

La pluie semble ne pas vouloir cesser d’éclabousser les trottoirs, je remonte malgré tout la rue des Pyrénées à pied après l’ag de notre association d’aïkido.