“–  Lizavéta aussi, elle s’est fait tuer ! intervint soudain Nastassia, s’adressant à Raskolnikov. Elle était restée dans la chambre pendant tout le temps, adossée à la porte, à écouter.
–  Lizavéta ? marmonna Raskolnikov d’une voix à peine audible.
–   Lizavéta, la marchande, tu la connais pas ? Elle est venue, ici, en bas. Elle t’a même recousu une chemise.
Raskolnikov se retourna vers le mur, où, sur le papier peint sale et jaune à petites fleurs blanches, il choisit une fleur blanche pataude avec des espèces de petits traits marron, et il se mit à examiner combien elle avait de pétales, ce qu’il y avait comme dentelures sur les feuilles, et combien il y avait de traits droits. Il sentait que ses bras et ses jambes se figeaient, comme s’il n’en avait plus, mais il n’essayait même pas de bouger, il regardait obstinément la fleur.”

 

Crime et Châtiment, Dostoïevski. Traduction André Marcowicz. Babel. (p.237)