Je suis entrée dans une pharmacie, je ne me rappelle plus pour quelle raison. Une femme parlait à la pharmacienne. Regardant autour de moi en attendant mon tour, je remarquai qu’il n’y avait plus rien sur les rayonnages, hormis quelques bocaux semi-transparents et vides. Seules des boites jaunes de Paracétamol s’accumulaient sur les étagères derrière le comptoir. Tous les cosmétiques, toutes les vanités et autres futilités avaient été retirés du magasin. Comme je m’approchais de la femme qui parlait à la pharmacienne, celle-ci se retourna vers moi en s’excusant de ne pas avoir encore décidé ce qu’elle voulait acheter. Je remarquai alors que je m’étais approchée trop près d’elle – à moins d’un mètre ! – et je bredouillai quelques mots avant de sortir de la pharmacie.

Ces instants me sont revenus en mémoire ce matin, si nets si puissants dans leur banalité que je n’arrivais plus à savoir si cela s’était vraiment produit ou si c’était un rêve.